Le Blasphème de Pasolini

L’influence cachée de Saint-François et du franciscanisme dans l’œuvre
ISBN : 9791023108170
Collections : Carnets italiens
Date de publication : 17/09/2025
Format : 14,5 x 21 cm
Nombre de pages : 360
Informations : Ouvrage illustré avec des photographiques d’époque
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La figure de saint François d’Assise occupe une place intrigante dans l’œuvre de Pasolini, même si elle est souvent moins visible que d’autres influences religieuses. Si Pasolini a exploré le christianisme dans ses films et écrits, l’empreinte du franciscanisme et de saint François reste un sujet mystérieux, souvent sous-exploité. Dans les années 1960, Pasolini avait envisagé de réaliser un film sur François d’Assise, mais ce projet n’a jamais vu le jour. Pourtant, François s’invite discrètement dans son travail, notamment dans Uccellacci e uccellini (1966), où Pasolini présente une vision parodique et poétique du saint, notamment à travers la réécriture du Cantique de frère Soleil.

Mais la présence de François ne se limite pas à cette seule apparition. Dans ses écrits, Pasolini imagine aussi un personnage totalement inédit : Blasphème, un saint « sous-prolétaire » qui revisite le Cantique pour en faire un acte de rébellion. Cette réinvention de François ne cherche pas à le glorifier, mais à en faire un symbole de contestation sociale et politique. François devient alors une sorte de saint révolutionnaire, en rupture avec les traditions chrétiennes classiques.

Dans ses poèmes et romans, Pasolini utilise François comme un symbole pour exprimer des idées radicales. Plutôt que de représenter un modèle de pureté religieuse, il l’utilise comme une figure subversive, un porte-parole d’une sainteté populaire et rebelle. Cette relecture du franciscanisme permet à Pasolini de critiquer les injustices sociales et politiques de son époque. Loin d’être un simple hommage, la figure de saint François chez Pasolini est un vecteur de transformation, un moyen de redonner une voix à ceux qui sont souvent laissés pour compte.

Introduction

« À chacun son François »

 

I. Le François d’Uccellacci e uccellini, entre symbole et parodie

Un film franciscain

Une « fable idéo-comique »

Une « structure qui veut être une autre structure »

Religion et « Pensée sauvage » dans l’épisode sacrifié

Les Béatitudes de Ninetto : dialecte et religieux

L’évangélisme pasolinien et la rencontre avec Assise

L’homme civilisé et le pape franciscain

L’hommage au Néoréalisme

Le Fioretto pasolinien

Un François plurivoque

 

II. Les oiseaux et la « nébuleuse de valeurs franciscaines »

Les oiseaux pasoliniens

L’écho persistant de L’usignolo

Humilitas et minoritas

L’hirondelle et les pauvres christs pasoliniens

Marilyn « pauvre petite sœur mineure » et le culte de Sandro Penna

Les sorores et fratres pasoliniens

Un franciscanisme philologique et mystique 

L’oiseau whitmanien et l’harmonia mundi brisée 

 

III. La parole franciscaine et les réalismes pasoliniens

Un « amour démesuré de la réalité »

Le rêve giottesque de Ninetto

Le François auerbachien

Le réalisme de la créature et le Cantique revisité

 

IV. Bestemmia et les « magmas sans amalgame »

L’« étrange chose »

Un saint de « subure »

L’anti-François entre deux papes

Une christologie « barbare »

 

Conclusion

Entre franciscanisme renversé et évitement du Poverello

 

Bibliographie

Index des noms de personnes

Index des œuvres

Lecteur titulaire de français à l'université d'État de Milan, Pierre-Paul Carotenuto y enseigne la traduction littéraire entre ses deux langues, le français et l'italien. Ses recherches sont axées sur certains aspects du sacré chez Pier Paolo Pasolini. Il s'est également intéressé à une anthologie…

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